Il était 7 h 51 du matin.
Une bouche de métro ordinaire, à
Washington.
Un homme de 39 ans arrive
en jeans, avec une casquette de
baseball et un tee-shirt.
Il a un violon sous les bras,
ouvre son étui, le pose par terre
et met dedans quelques billets pour
amorcer la quête.
Et il commence à jouer. C'est un
ravissement...
...et pour cause, car cet homme
est Josua Bell, un des plus grands
violonistes du monde.
Le violon qu'il a en main a été
fabriqué en 1710. C'est un
Stradivarius estimé à 3,5 millions
de dollars.
Je vous pose la question.
45 minutes plus tard, combien de
personnes se seront arrêtées pour
l'écouter, sachant que 1.097
personnes vont passer ici pendant
ces 45 minutes?
100 ?
50 ?
Plus?
Moins?
Je vous donne un indice.
3 jours avant, il avait rempli la
grande salle du Symphony Hall de
Boston, avec des places à 100
dollars.
Alors?
Et combien d'argent lui a-t-on
mis dans son étui de violon en 45
minutes?
Voici les réponses:
À aucun moment il n'y a eu
d'attroupement.
27 personnes ont donné de
l'argent, la plupart sans
s'arrêter.
Il a reçu 32 dollars.
Il a joué quelques-unes des plus
belles pièces de son répertoire...
...dans une indifférence totale.
Cette expérience a été financée
par le Washinton Post.
C'est le même violoniste qui
transporte les foules, qui est
applaudi debout.
Plus de 1.000 personnes sont
passées, remplies de leurs soucis,
sans prêter attention.
Ne sommes-nous pas tous ainsi,
incapables de reconnaître la beauté
lorsque est devant nous?
Savons-nous voir l'extraordinaire
lorsqu'il se présente à nous?
Acceptons-nous les miracles qui
se produisent à chaque instant...
ou fermons-nous nos yeux,
bouchons-nous nos oreilles,
refusons-nous de sortir de nos
préoccupations?